CRISE FINANCIERE MONDIALE: UN NOUVEL EPISODE DE LA VIOLENCE ECONOMIQUE GENOCIDAIRE
"L'effondrement du système global se produira selon
la logique de la dynamique structurelle de tout système fermé, dans lequel le
désordre tend nécessairement à augmenter." Silo, La violence, l'Etat et la
concentration du pouvoir. Quatrième Lettre à Mes Amis, 1991, Lettre à Mes Amis
– Œuvres Complètes, vol. 1.
"Les
temps sont révolus où 10% de la population pouvaient disposer sans limite des
90% restants. Dans ce système qui commence à être mondialement fermé, et où il
n'existe aucune direction claire vers le changement, tout est subordonné à
l'accumulation du capital et du pouvoir. Le résultat est que, dans un système
fermé, on ne peut rien attendre d'autre que la mécanique du désordre général.
Le paradoxe de la théorie des systèmes nous apprend que, lorsqu'on tente
d'ordonner un désordre croissant, on l'accélère davantage." Silo en Chaos destructif ou révolution. Septième
Lettre à Mes Amis, 1993, Lettres à Mes Amis - Œuvres Complètes, vol. 1.
Ceci fut
publié pour la première fois en 1993. Il y a 15 ans, Silo nous expliquait la
forme du processus mondial qui menait à un développement mécanique
d'évènements. La crise financière actuelle est une des expressions les plus
visibles de ce qu'il annonçait alors en termes généraux.
Il nous
expliquait aussi que l'actuel "ordre" économique mondial n'était pas
perfectible, mais fondamentalement miné. De sorte qu'il ne faille pas attendre
d'aucune des "solutions" proposées qu'elle modifie la racine de la
crise ni qu'elle parvienne à éliminer le problème de fond. C'est-à-dire que ce
serait une fausse illusion de supposer que ce qui est tenté aujourd'hui soit
plus qu'une "solution" d'urgence pour maintenir en vie un système, un
emplâtre pour une maladie mortelle incurable. Il ne s'agit pas simplement d'une
de ces crises périodiques et récurrentes du capitalisme, comme certains aiment
les appeler pour atténuer leur gravité.
Il n'est
pas dans notre propos ici de revisiter les facteurs qui rendent ce système non
viable, ni non plus de réviser la proposition humaniste. Ceci est déjà
développé dans notre bibliographie. Nos bases doctrinaires et idéologiques sont
à l'antithèse du système régnant. Lequel système est basé intrinsèquement sur
la discrimination et la violence, alors que la proposition humaniste met l'être
humain comme valeur centrale avec la non-violence comme méthodologie.
La crise
financière actuelle est un cas de violence économique aggravée dont les
conséquences couvrent presque toutes les classifications de l'infraction dans
le droit pénal. Cette crise économique n'est pas un phénomène naturel sans noms
ni sans visages. Les faussement nommées "lois du marché" ne sont ni
libres, ni sûres, ce sont des intentions lancées dans une direction et elles
sont menées à bien par des personnes identifiables (physiques ou juridiques)
impliquées par action ou omission.
Cette
crise a ses responsables, puisqu'elle a été motorisée intentionnellement par le
capital financier spéculatif. Celui-ci est représenté par les grandes banques,
les corporations multinationales et tous les gouvernements et les organismes –
nationaux et internationaux – qui agissent en connivence avec eux.
Bien que
le phénomène soit systémique, il a été renforcé par les ambitions impériales
des USA avec le soutien armé du complexe militaro-industriel qui l'approuve.
A ce
propos, des voix d'alarme s'élevaient déjà il y a quelques temps et on avait
souligné des indicateurs évidents de sa puissance. Mais tout cela fut ignoré
par ceux qui se vantent de leur « capacité de leader » et leur « recherche de
l'excellence ».
Et ce cas
de violence économique aggravée concerne des millions de victimes. Ces victimes
ne sont pas parmi ces minorités qui devront diviser leurs profits et leurs
ambitions démesurées, et dont la position privilégiée a comme base
l'accumulation de contradictions historiques. Ces victimes font déjà partie des
franges de la pauvreté, de la malnutrition chronique, de la maladie endémique,
du manque de défense et de l'abandon de toute assistance, etc. Et elles sont
aussi comptées parmi les nombreux maudits qui une fois de plus devront payer de
leur poche les solutions d'urgence qui sont mises en œuvre aujourd'hui pour
sauver les poches de la minorité.
Entre-temps
les journalistes se focalisent sur les vicissitudes des plus grandes bourses de
valeurs mondiales, un massacre de millions d'êtres humains se développe en
sourdine. Il n'y a pas longtemps, dans la presse on pouvait lire des
estimations sur le nombre de victimes, calculés en millions de décès, suite à
l'augmentation globale du prix des aliments. Tous ces êtres humains sont sans
voix dans les journaux, sans participation dans les décisions qui sont prises :
ce ne sont pas des investisseurs, ce ne sont pas des contribuables, il ne font
pas les nouvelles.
De sorte
que non seulement nous avons les victimes, mais aussi les indicatifs, le motif,
le moyen et l'occasion, et les preuves du crime
de lèse humanité. Les témoignages du crime génocidaire sont innombrables.
Les victimes resteront-elles une fois de plus submergées sous la cynique
étiquette de "dommages collatéraux", comme dans ce qu'on a appelé
"intervention armée humanitaire", "guerre au terrorisme" ou
"attaque préventive"? Nous avons les éléments pour déposer un cas
pénal (aussi bien que civil) devant la
Cour de Justice Internationale : mais ceci n'est ni viable ni
désirable.
"Il
n'y a pas d'autre issue que de révolutionner le système en l'ouvrant à la
diversité des nécessités et des aspirations humaines. Formulé en ces termes, le
thème de la révolution acquiert une grandeur nouvelle et une dimension jamais
atteinte à d'autres époques." Silo en Chaos
destructif ou révolution. Septième Lettre à Mes Amis, 1993, Lettres à Mes Amis
- Œuvres Complètes, vol. 1.
Fernando García, Octobre 2008.
Mail: fernando120750@gmail.com Blog: http://fernandoagarcia.blogspot.com
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